Sous titré " La dernière soirée de Romain Rolland" ce spectacle de Michel Mollard nous propose de passer un peu plus d'une heure en compagnie de l'écrivain, Prix Nobel de Littérature, en 1915. Une distinction qui récompensait notamment l'idéalisme de ses écrits.
Un idéalisme qui imprègne du début à la fin ce monologue, sobrement mis en scène par François Michonneau et très justement interprété par le musicien et comédien Guilhem Fabre.
Nous sommes le 24 décembre 1944 à Vézelay. Tandis que sa femme Macha assiste à la messe de minuit, Romain Rolland descend l'escalier qui dessert la chambre où il s'éteindra quelques jours plus tard, le 30 décembre 1944. Sur scène: un fauteuil, une table basse couverte d'ouvrages et de lettres, une lampe et bien sûr un piano. Un accessoire essentiel puisque ce passionné de musique se mettait au clavier chaque jour ou presque.
Dans la solitude de ce salon, Guilhem Fabre, qui porte avec une incroyable intensité la parole de Romain Rolland, évoque Paul Claudel, Goethe, Stephan Zweig..., déchire la missive d'un préfet, livre quelques pensées sur la religion, la politique, l'Europe, la guerre... On se souvient que ce pacifiste convaincu avait notamment écrit en 1914 un article dans le journal de Genève intitulé "Au-dessus de la mêlée" dans lequel il convoquait les intellectuels de tous les pays pour "tenir la pensée à l'abri de la folie collective"...
Outre quelques intermèdes au piano, la performance du comédien Guilhem Fabre vient cueillir le public dans un moment de grâce, entre musique et réflexions philosophiques. Et lorsqu'à la fin du spectacle, il s'installe au clavier pour jouer la totalité de la sonate n°32 opus 111 de Beethoven, on a le sentiment d'être transporté, le temps de ces "Dernières notes", au-dessus de la mêlée...
Jusqu'au 22 octobre 2023, du jeudi au samedi à 19h et le dimanche à 17h, au Studio Hébertot, 78 bis, boulevard des Batignolles, 75017 Paris. Loc. au 01.42.93.13.04. www.studiohebertot.com
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