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Photo du rédacteurGRANDJANIN Annie

Hugh Coltman: écrire les chansons de "Good Grief" m'a libéré

Dernière mise à jour : 27 août


(c) Bonze

Installé en France depuis de nombreuses années, le chanteur et musicien anglais, ancien leader du groupe The Hoax, n'avait pas sorti d'album solo depuis "Who's Happy ?". Après "Night Trippin'" en hommage au légendaire Dr John, Hugh Coltman vient de sortir "Good Grief". Un opus d'une rare intensité poétique, entre blues, folk, jazz et soul, dans lequel son timbre puissant, traversé de fêlures, évoque le deuil de son père, d'un ami proche, de ses années insouciantes...

Enregistré au Manoir de la Frette près de Paris, dans les conditions du live, avec ses complices Matthis Pascaud (guitare), Raphaël Chassin (batterie, percussions), Laurent Vernerey (basse) et quelques invités, "Good Grief" nous transporte dès la première écoute.

Rencontre à Montreuil, où il a posé ses guitares et son harmonica, avant son prochain concert parisien, le 30 septembre, sur la scène de l'Athénée Théâtre Louis Jouvet.


-On parle volontiers d'un album de crise ?

J'ai lu ça en effet. En fait, j'ai vécu comme un ado jusqu'à l'âge de 50 ans ! J'ai longtemps essayé de courir après un personnage que je ne suis plus. Ecrire les chansons de "Good Grief" m'a libéré. Tout l'album est basé sur cette acception, celle des années qui passent, des changements, de l'absence... J'y vois presque quelque chose de l'ordre de la rédemption.

-Vous aviez également fait le deuil de l'inspiration, non ?

Je fais de la musique depuis 30 ans mais je n'avais plus envie d'écrire. Et surtout, je ne voyais pas l'intérêt d'ajouter un album de plus sur la pile.

-Comment est-elle revenue ?

Grâce à Matthis. Il est venu à la maison et m'a demandé où j'en étais. Je lui ai répondu que j'avais quelques textes sur des calepins mais seulement ça. Lui avait des musiques et on a commencé à travailler.


(c) Bonze

-Pouvez-vous nous parler de la chanson "Red T-shirt" qui est assez bouleversante ?

Elle m'a été inspirée par cette image terrible que tout le monde a pu voir à la télévision: celle d'un enfant syrien de 3 ans, nommé Aylan, retrouvé mort sur une plage en Turquie après le naufrage d'une embarcation de migrants. Lorsque je suis allé me coucher, j'avais l'impression d'avoir de la brume dans la tête. Cette vision m'obsédait. Je me suis relevé et j'ai écrit le texte en une 1/2 heure.

-Ces dernières années, vous apparaissiez plus souvent dans des clubs et festivals de jazz ?

C'est vrai. J'adore aussi le blues. Je suis un grand fan de John Lee Hooker. J'ai aussi enregistré "Shadows - Song of Nat King Cole" en pensant à ma mère. Elle aimait beaucoup cette musique. C'était une manière de replonger dans les souvenirs que j'avais d'elle. Mon prochain enregistrement sera peut-être un album de funk !

-Parmi vos invités, il y a notamment la saxophoniste Jeanne Michard, révélation des Victoires du Jazz 2023 ?

Je ne suis pas un super instrumentiste mais je sais ce que j'aime entendre ! Elle a un truc incroyable. Quand elle joue, elle raconte une histoire.



-Lors de votre showcase aux Studios Ferber, cet été, vous aviez un décor "comme à la maison". Qu'avez vous prévu pour l'Athénée ?

Ce sera sans doute dans le même esprit. J'avais déniché des lampes dans une brocante et disposé des tapis car les studios sont grands et je voulais rendre le lieu plus cosy. D'autant que je passe les 3/4 du concert assis. Le meilleur concert de ma vie, c'était celui de Tom Waits au Grand Rex. Il y avait un côté brechtien. Ce qui va faire la différence c'est que lorsque tu joues avec des musiciens aussi fabuleux que ceux qui m'accompagnent, ils t'emmènent ailleurs. Ils me surprennent en permanence et j'adore ça.


-Album "Good Grief" (Sony Masterworks), disponible depuis le 23 août 2024.

-En concert le 30 septembre 2024, à 20h, à l'AthénéeThéâtre Louis-Jouvet, 2-4, Square de l'Opéra Louis Juvet, 75009 Paris. Tél.:01.53.05.19.19. www.athenee-theatre.com



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