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Photo du rédacteurGRANDJANIN Annie

"Les Misérables": retour triomphal pour la nouvelle production en français au Châtelet

Dernière mise à jour : 26 nov.


(c) Thomas Amouroux



On attendait le retour en France, dans sa langue d'origine, de la comédie musicale d'Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg, d'après l'oeuvre de Victor Hugo. Après avoir triomphé aux quatre coins de la planète, notamment à Londres et à New York, "Les Misérables" (en accord avec Cameron Mackintosh) ont investi la scène du Théâtre du Châtelet. Et cette nouvelle production en français est à la hauteur de notre patience (plus de 40 ans quand même !) car le spectacle est une incontestable réussite !

Dès la première scène du bagne où Jean Valjean est emprisonné pour avoir volé un pain, on est saisi par une émotion qui ne nous quittera plus durant presque 3 heures (avec entracte).

Grâce à la mise en scène sobre et fluide de Stanislas Chollat , les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz, les projections et les décors mobiles qui nous font passer de l'usine où Fantine est ouvrière en passant par le Café Fusain, les barricades... on se laisse emporter par la profonde humanité du propos.


(c) Thomas Amouroux

Même enthousiasme côté distribution: Benoît Rameau est particulièrement convaincant dans le rôle de Jean Valjean, Claire Pérot touchante dans le personnage de Fantine, tout comme Juliette Artigala , dans celui de Cosette. On ne résiste pas davantage au romantique Jacques Press, alias Marius et au patriote Enjolras incarné par le fringant Stanley Kassa. Quant à Christine Bonnard et David Alexis, le costume des époux Thénardier semble spécialement taillé pour eux. On confesse toutefois un net penchant pour Océane Demontis, bouleversante Eponine, et Sébastien Duchange dont le timbre puissant et la prestance donnent une belle dimension au redoutable Javert.

Et on fond littéralement pour le dégourdi Gavroche et ses complices ( Cosette et Eponine enfants), issus de la Maîtrise des Hauts-de-Seine. Des artistes en herbe jouant évidemment en alternance.


(c) Thomas Amouroux

On apprécie également l'orchestre d'une quinzaine de musiciens, installé en fond de scène et en hauteur, les jeux de lumières en clair-obscur, la scène où Javert se jette dans le vide, le cocasse tableau du banquet de noces ou encore l'ingénieux système faisant apparaître une taverne dont les éléments semblent se déplier, à l'image de certains livres d'autrefois pour les enfants.

Comme c'est souvent le cas, la seconde partie est plus enlevée que la première mais l'intensité dramatique nous tient en haleine de bout en bout.

Et, lorsque la troupe, en final, entonne le vibrant "C'est pour demain", dont les refrains font toujours écho aujourd'hui, les spectateurs se lèvent (toutes générations confondues) pour applaudir cette nouvelle production qui s'annonce d'ores et déjà comme le grand succès de cette fin d'année. Un spectacle dont les places s'arrachent ... comme des petits pains !


-Jusqu'au 2 janvier 2025, au Théâtre du Châtelet, 1, Place du Châtelet, 75001 Paris. Loc. au 01.40.28.28.40. Infos sur les tarifs, horaires et places encore disponibles sur le site https://www.chatelet.com


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