Après deux albums, "Soul Game" et "Twelve Secrets Of A Lady"dans lesquels son groove et son timbre harmonieux faisaient merveille sur des standards de la soul des années 60 et 70, Sophie Darly a sorti, sur son label, "Slow Down Fast". Un nouvel opus aux sonorités jazz, soul, gospel, funk, blues... pour lequel l'artiste franco-suisse coiffe cette fois les casquettes de compositrice, co-autrice (avec Damien Somville) et productrice.
Enregistrés avec des instruments vintage ( Wurlitzer, claviers Fender Rhodes, micros...), avec une solide formation de musiciens dont le réalisateur et guitariste Daniel Mizrahi, les huit titres invitent à ralentir le tempo pour profiter de l'instant présent.
Rencontre avant son concert parisien au Jazz Club Etoile, le 19 décembre prochain.
-Comment pourrait-on traduire le titre de l'album ?
Il est urgent de ralentir ! Une phrase qu'il faut se répéter tous les jours.
-Il paraît que vous avez mis du temps à oser écrire ?
Dans mon premier album "Soul Game" je reprenais des classiques du jazz et de la Motown. Un répertoire qui m'a permis notamment de passer en première partie du compositeur et saxophoniste américain Wayne Shorter pour le festival de jazz à Enghien, en 2010. C'était un moment magnifique. Mais j'avais aussi envie et besoin de raconter des histoires avec mes musiques.
-D'où le titre "Miracle" sur la maternité ?
Je ne veux pas seulement chanter mais faire entendre ma voix. Cela permet de ne pas se définir uniquement en fonction de son métier d'artiste. Je suis aussi maman de deux enfants, pédagogue...
-Et productrice ?
C'est un nouveau challenge, même si j'ai suivi une formation d'économiste. J'ai fait la tournée des Zénith avec "Gospel pour 100 voix" et travaillé auprès de Chimène Badi durant 3 ans. Cela m'a permis de financer en partie cet album.
-Le morceau "In The Silence Of The Night" qui termine l'album sonne un peu comme une berceuse, non ?
Je l'ai écrite pour une personne très proche qui traversait des moments difficiles. J'ai essayé d'apporter toute une palette de nuances dans le texte. Aujourd'hui, la société a complètement perdu cette notion de nuances. C'est sans doute la conséquence de l'accélération des réseaux sociaux.
-Sur la pochette, on peut découvrir un certain nombre de symboles ?
L'escalier exprime l'ascension personnelle, la montre molle le temps qui passe et qu'on ne peut pas arrêter, le soleil la créativité... Et j'aime ce visage qui n'est pas parfait car je ne veux pas véhiculer une image de perfection.
-Pouvez-vous nous parler de ce voyage à Détroit qui occupe une place importante dans votre parcours ?
Cela a été un voyage déterminant pour moi. Il s'agissait d'une convention de gospel. Les anglo-saxons sont très forts pour ça. Il y a dans cette musique quelque chose de spontané , de vrai, qui me touche toujours.
-Sur scène, vous reprenez notamment la chanson "Don't Make Me Over" l'un des succès de Dionne Warwick ?
Oui. J'aime ce texte qui dit :"Ne me change pas. Accepte-moi comme je suis...".
-Album "Slow Down Fast" (Broz Records/L'Autre Distribution)
En concert, le 19 décembre 2024, à 20h30, au Jazz Club Etoile, 81, Bd Gouvion Saint-Cyr, 75017 Paris. Tél.:01.40.68.30.42. www.jazzclubetoile.com
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